Le premier rendez-vous annuel de Digital League s’est tenu ce jeudi 18 janvier dans la grande école lyonnaise de l’innovation IRIIG. Adhérents, membres de l’écosystème, équipe du cluster… 120 personnes se sont réunies pour le lancement de la saison 2024. CScience a participé à cette rencontre phare entre les grands acteurs numériques de la région et décrypte pour vous les perspectives du cluster pour l’année à venir.
Digital League, c’est la plus grande association d’entreprises, écoles et laboratoires de la filière numérique en Auvergne-Rhône-Alpes. Sa principale mission est de favoriser le développement des entreprises du numérique en AURA, de promouvoir l’écosystème et de soutenir l’innovation et la croissance de l’industrie numérique dans la région.
La première communauté numérique en Auvergne-Rhône-Alpes
« Tout le monde a dû vous souhaiter la bonne année, moi je vous souhaite beaucoup de chiffre d’affaires ! ». C’est en ces quelques mots que le président d’honneur de Digital League Jean-Michel Bérard a lancé la première soirée du cluster à Lyon. Et du chiffre d’affaires, il y en a à foison dans le numérique en Auvergne-Rhône-Alpes qui représente la deuxième région française en termes d’emplois dans ce secteur.
Le fondateur de la plateforme de cloud (stockage informatique externalisé) Esker a rappelé l’objectif premier de Digital League : « faire un écosystème ensemble ». Avec ses 452 entreprises membres, le cluster représente près d’un tiers des emplois de la région dans le numérique. Il a également souligné cette année encore le rôle primordial de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans l’existence de Digital League : « La région contribue fortement au financement du cluster ».
« Tout le monde a dû vous souhaiter la bonne année, moi je vous souhaite beaucoup de chiffre d’affaires ! »
– Jean-Michel Bérard, président d’honneur de Digital League
Cette année encore, les équipes de Digital League prévoient de nombreux évènements pour réunir leurs membres autour de thématiques variées. Thierry Rouquet, vice-président de Digital League Rhône et Ain, a ainsi déroulé la palette de services proposés par le cluster en 2024. Il y aura avant tout des événements fédérateurs, à l’instar des journées de la Cyber réunissant dirigeants et experts pendant deux jours, ou du Digital Summ’R, l’événement annuel de l’écosystème à la fin du mois d’août, mais aussi des rencontres régulières sous forme de clubs thématiques (Produit, Agences de services, Numérique responsable) dont le contenu est pensé exclusivement par les membres.
Tourné vers l’international
Parmi les nombreux services du cluster, des conférences thématiques sont également organisées régulièrement sur des sujets transversaux tels que l’international ou les ventes. Enfin, des délégations pour de grands salons internationaux à l’instar du Web Summit à Lisbonne, des Africa IT Meetings à Marrakech et de la RSA Conference, événement sur la sécurité de l’information à San Francisco, seront renouvelées cette année. Une « palette de services que je vous engage à maîtriser et utiliser », conclut le vice-président du cluster Rhône et Ain.
Durant la soirée, Pascal Charrier, PDG de la plateforme mondiale de dématérialisation Efalia, a également pris le micro afin de souligner les bénéfices de son adhésion à Digital League. Il a notamment mentionné la possibilité pour ses collaborateurs d’accéder aux différents clubs du cluster, mais également la portée des événements internationaux qui lui ont ouvert de nouveaux marché. Il indique avoir bénéficié d’un vrai accompagnement lors du MTL Connecte de Montréal et relève le pragmatisme et le bon sens des équipes du milieu : « c’est une excellente opportunité à la fois professionnelle et personnelle, et cet événement m’a permis à lui seul de rembourser ma cotisation annuelle ».
« Une palette de services que je vous engage à maîtriser et utiliser »
– Thierry Rouquet, vice-président de Digital League Rhône et Ain
Direction planète IA en 2024
L’année 2023, on le sait, s’est caractérisée par la découverte de l’intelligence artificielle sous toutes ses formes. Pour prendre la vague de l’IA et aider les acteurs numériques de la région à surfer sur cette tendance, Digital League a choisi d’orienter ses perpectives pour l’année à venir dans la direction des intelligences artificielles.
À titre d’illustration, le Club IA animé par l’experte et chercheuse Amélie Cordier ne restera pas qu’entre les mains du hub. Ses membres ont profité de cette soirée de lancement pour annoncer la création d’un événement talk IA qui se tiendra le 1er février prochain dans les locaux d’Esker, afin de sensibiliser le plus grand nombre sur ses enjeux.
Le Club Open Innovation, animé par Olivier Pignet, responsable de projet Innovation et Entrepreneuriat chez Digital League, et Adrien Levrat, responsable de l’innovation et des start-up au H7, se réunit toutes les six semaines depuis sa création il y a trois ans. L’une de ses missions consiste à identifier et recenser les start-up et PME innovantes de la région afin de favoriser leurs rencontres avec des grands groupes.
Il propose également une montée en compétence rapide sur ces sujets innovants dont l’intelligence artificielle et invite des grands acteurs du numérique à chaque rencontre. S’il compte actuellement entre 20 et 25 membres permanents, Olivier Pignet a appelé « toute entreprise qui souhaite être au contact des grands comptes et monter en compétence sur ces sujets d’innovation » à les rejoindre.
La dernière édition du Digital Summ’R, l’événement iconique de la rentrée du cluster, s’est par ailleurs organisé sous le thème des intelligences artificielles. Flavien Chervet, l’expert en IA lyonnais à l’origine du premier manuel de prompt engineering (ingénierie de requête), a orienté le discours d’ouverture sur le thème de ‘La nouvelle révolution de l’IA : se préparer à la plus grande vague d’innovation de notre Histoire’.
[ENTREVUE] Un Lyonnais à l’origine du premier manuel en français de prompt engineering
Fédérer la communauté de la région AURA
Jean-Luc Marini est le directeur de l’agence lyonnaise d’Open Studio. Selon lui, « on parle beaucoup de Paris mais pas assez de Lyon, alors qu’on fait des choses extraordinaires et personne ne le sait ! ». Il rappelle l’importance pour les différents acteurs du numérique d’agir ensemble : « en se réunissant comme ici dans la communauté de Digital League, on peut faire en sorte que cet écosystème régional soit dynamique tant au niveau national qu’international ». Il souligne enfin les spécificités de la région en matière de cybersécurité : « Il faut les exploiter. Plus on est nombreux, mieux c’est ! ».
« On parle beaucoup de Paris mais pas assez de Lyon, alors qu’on fait des choses extraordinaires et personne ne le sait ! »
– Jean-Luc Marini, directeur de l’agence lyonnaise d’Open Studio
Le spécialiste de la cybersécurité Serenicity incarne ce besoin de fédération. Cédric Alarcon, directeur du développement commercial, est membre du cluster Digital League depuis un an. Ses systèmes de sécurité ont convaincu le département de la Loire qui les a distribué dans la majeure partie de ses commerces. Il confie à CScience avoir une opportunité qui se dessine avec le Québec, un tout nouveau marché pour Serenicity. Pour le moment, rien n’est concrétisé, mais la solution de cette jeune entreprise ligérienne pourrait bien s’exporter outre-Atlantique et la forte notoriété du hub représenterait un véritable levier pour l’international.
Marine Hofman, responsable du développement commercial de Filament, a fait le déplacement pour la soirée ‘Kick-off’ du cluster. Cette start-up implantée près de Bourg-en-Bresse propose des solutions numériques sur-mesure aux entreprise grâce au « No code » (technologie de développement de logiciel sans code informatique).
Elle fait partie des nouvelles recrues du hub en ce début d’année. « On a fait le déplacement pour rencontrer la communauté de Digital League et pouvoir interagir avec les acteurs du numérique de la région qu’on n’aurait pas forcément l’occasion de rencontrer autrement. Notre but, c’est de démocratiser et faire connaitre le ‘NoCode’ ! », explique Marine Hofman.
Patrick Peillon, directeur de la conformité et des risques groupe à Tessi, est quant à lui membre de Digital League depuis près de trois ans. Selon lui, ce milieu représente un véritable « réseau pour les entreprises de tech de la région » et il permet « de se retrouver et de se sentir représenté ».
Charlotte Gris-Meyrial et Manon Roblin, respectivement co-fondatrice et responsable commerciale pour Working in Lyon, sont venues chercher de la notoriété auprès du cluster. Ce concept innovant belge qui souhaite allier recrutement et vie en communauté s’est implanté depuis deux ans à Lyon. Digital League représente, selon Charlotte Gris-Meyrial, une « excellente opportunité pour se faire connaitre ».
« On a fait le déplacement pour rencontrer la communauté de Digital League et pouvoir interagir avec les acteurs du numérique de la région »
– Marine Hofman, responsable du développement commercial de Filament
Les équipes du hub ont également annoncé la création d’un guide sur la promotion de la mixité et la diversité au sein de la filière du numérique. D’après les chiffres du cabinet de recrutement digital Urban Linker, les femmes ne représentent que 28% des salariés dans le numérique, alors qu’elles constituent 48% des salariés tous secteurs confondus. Ce manuel propose de « Débogguer les codes pour plus de mixité dans le numérique » avec des outils pratiques tels que des ‘auto-diagnostics flash’ pour intégrer et fidéliser les talents féminins dans son entreprise.
Les perspectives 2024 de Digital League se dessinent donc au plus proche des besoins de ses adhérents et au plus près des grands enjeux numériques actuels.
Crédit Image à la Une : Céline Lapierre-Janas