[Fresh Touch] Niveau facile : Faire un îlot de fraîcheur chez soi

C’est l’été. On sait, il fait chaud. Vous êtes à deux doigts d’acheter une clim ? Hold on ! En juillet et en août, Laurie vous propose une mini-série sur les alternatives low-tech aux systèmes de climatisation dans votre logement, du niveau facile au niveau expert. Une touche de fraîcheur à retrouver un vendredi sur deux sur CScience. Cette semaine, c’est une « fresh touch » niveau facile, à base de… plantes en pot.

Un îlot de fraîcheur, késako ?

Un îlot de fraîcheur « fait maison » consiste tout simplement à installer des végétaux en pot chez soi pour créer de l’ombre et gagner en humidité. L’ADEME, l’Agence de la Transition écologique, explique que c’est principalement par l’effet d’évapotranspiration que les plantes nous apportent de la fraîcheur. Elle recommande de planter des végétaux à feuilles caduques (qui tombent en hiver pour ne pas masquer le soleil pendant les journées les plus courtes) devant les fenêtres, particulièrement lorsqu’elles sont exposées au sud ou à l’ouest. Au moment de l’arrosage, l’idéal est de mettre de l’eau sur l’ensemble de son balcon ou de sa terrasse, pour rafraîchir un peu plus l’atmosphère. Les plus motivés peuvent également créer une haie pour faire écran aux rayons du soleil à l’ouest tout en laissant l’air circuler.

L’avis d’un expert de la plante

Maintenant qu’on sait à quoi ressemble un îlot de fraîcheur, on a demandé conseil à un professionnel des plantes. Et pas des moindres : Nicolas Talliu, le fondateur de la Société Protectrice des Végétaux (SPV), une pépinière urbaine implantée à trois endroits stratégiques de la Métropole de Lyon.

Nicolas Talliu est le premier en France à créer une pension et un service de soins des végétaux, montrant qu’on ne traite pas encore les plantes comme des être vivants. Crédit photo : Laurie Bruno

« Oui, une plante a des actions de rafraîchissement. Elle absorbe de l’eau grâce à la photosynthèse et recrache de l’humidité grâce à l’évapotranspiration », confirme-t-il.

Deux actions qui créent un circuit fermé et ramènent de l’humidité dans l’air. Il explique néanmoins que cet effet rafraîchissant est moins perceptible en intérieur : « On ne va pas ressentir de grande différence dans un appartement mal isolé par exemple, tandis qu’à l’extérieur, l’ombre et le feuillage d’une plante qui respire apportent une action autour des moins 5 °C, et même moins 10 °C par rapport à un trottoir en béton ».

Nicolas Talliu est diplômé de la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève. Après dix ans d’expérience en tant que paysagiste, assistant de conception paysagère, vendeur en pépinière et même « plantsitter », il fondre la SPV en janvier 2021. Depuis, environ 500 plantes sont accueillies chaque semaine dans la pépinière pour un service de soin et de pension, une activité qui bat son plein en ce moment avec la période estivale, marquée par de nombreux départs en vacances.

« Oui, une plante a des actions de rafraîchissement. Elle absorbe de l’eau grâce à la photosynthèse et recrache de l’humidité grâce à l’évapotranspiration »

— Nicolas Talliu, fondateur de la Société Protectrice des Végétaux

Efficacité de 0 à 5

Avec l’avis de notre expert des plantes, on a attribué un 3/5 à l’îlot de fraîcheur « fait maison ». Parce qu’acheter ou se procurer gratuitement des plantes est à la portée de beaucoup de monde et que leurs pouvoirs sont tout de même épatants. En revanche, il faut disposer d’un balcon ou d’une terrasse, car l’effet à l’intérieur d’un appartement est vite réduit. Alors si vous souhaitez tenter l’effet rafraîchissant des plantes en poussant l’alternative « low-tech » à son paroxysme, vous pouvez privilégier les plantes de seconde main en adoptant les pensionnaires de la Société Protectrice des Végétaux – idéal pour les petits budgets. Elle propose aussi des ateliers sur les 4 fondamentaux de la plante en pot, pour entretenir au mieux ces nouvelles pensionnaires qui vous font protège de la chaleur en été. À vos pelles !

Pour la prochaine Fresh Touch, on parlera d’un pare-soleil climatiseur low-tech.

Pour aller plus loin :

Réchauffement urbain à Lyon : Face à un avenir projeté à 50 degrés en été, la résilience passe par les arbres

Crédit Image à la Une : Laurie Bruno