BIG UP : La French Tech s’interroge sur l’effet des levées de fonds dans la liberté d’entreprendre des start-up

BIG UP : La French Tech s’interroge sur l’effet des levées de fonds dans la liberté d’entreprendre des start-up

La soirée BIG UP avait lieu ce lundi 1er juillet à Lyon. Pour l’occasion, la sixième soirée annuelle menée par la French Tech Lyon Saint-Etienne a réuni pas moins de onze speakers, chacun venu partager son expérience auprès des nombreux membres présents. Cette soirée a notamment tenté de mesurer l’impact de la levée de fonds sur le degré de liberté des entrepreneurs en démarrage.

C’est à l’embarcadère de Lyon, un lieu emblématique en bord de Saône, que les organisateurs de la French Tech avait décidé de convier leurs membres. Un endroit paisible sans doute choisi pour mieux contraster avec la réalité souvent tumultueuse des start-up ces derniers temps.

Entre défis de financement, concurrence intense et obstacles à surmonter, l’univers entrepreneurial semble en effet bien loin de ce havre de paix. Une occasion pour la French Tech de temporiser à l’aube de la pause estivale, et de prendre un pas de recul sur une question qui taraude grand nombre d’entrepreneurs qui courent après les investissements ces temps-ci : la levée de fonds est-elle un levier d’émancipation ou bien grève-t-elle leur liberté ?

Se concentrer sur le client

Si pour beaucoup de jeunes pousses, la levée de fonds constitue une étape primordiale dans leur parcours, ce n’est pas le cas de toutes.  C’est devant un parterre avide de conseils que Laurent Lefebvre, CEO de Hello CSE, est venu partager son expérience, notamment en matière de croissance.  Une croissance particulière puisque la start-up n’a jamais levé de fonds. 

Un choix que le directeur général justifie par son besoin de liberté: « Nous avons commencé en 2017, je me suis lancé dans l’entrepreneuriat pour être libre, c’était mon fer de lance, je ne voulais pas lever de fonds». Un pari audacieux qui a porté ses fruits, puisque Hello CSE est aujourd’hui  la première référence en France des solutions CSE. 

« Mon expérience m’a permis de savoir ce qu’était un business rentable sans levée de fonds. On se concentre sur le client, c’est-à-dire sur le produit. L’humain et la proximité sont essentiels, il faut être sûre de la qualité du service »

– Laurent Lefebvre CEO de Hello CSE

Bien que Laurent Lefebvre attribue cette réussite à la chance, il souligne également l’importance du modèle d’affaires « Mon expérience m’a permis de savoir ce qu’était un business rentable sans levée de fonds. On se concentre sur le client, c’est-à-dire sur le produit. L’humain et la proximité sont essentiels, il faut être sûre de la qualité du service », ajoute t-il.

De la patience et de la réactivité

Si pour Laurent Lefebvre, la liberté d’entrepreneur n’est pas forcément passée par une levée de fonds, ce ne fût pas le cas pour Ondine Suavet , cofondatrice de Mylight 150. En 2023, cette  start-up spécialisée dans l’optimisation de l’énergie solaire des particuliers producteurs a levé 100 millions d’euros.

« Une levée de fonds, c’est de la patience et de la réactivité »

– Ondine Suavet, cofondatrice de Mylight 150

« Notre démarrage a débuté en 2014. On a vite levé et cherché des sources de revenus, ce qui nous a donné une liberté au démarrage. Aujourd’hui, notre positionnement est systémique, on se déploie, mais on exécute aussi notre promesse», a expliqué Ondine Suavet.

Cet investissement visait à accroître la notoriété de la start-up et à étendre son activité aux marchés des pompes à chaleur et des bornes de recharge électriques. Le pari fut pour le moins réussi.

A tel point satisfaisant que, pour clôturer son intervention, la cofondatrice a partagé quelques conseils pour assurer la réussite d’une levée de fonds: « Une levée de fonds, c’est de la patience et de la réactivité ». 

Une recommandation qui a suscité des réactions. Celle de Thomas Perret notamment, fondateur de Mon Petit Placement, qui a notamment évoqué l’importance d’une communauté influente pour mobiliser les investisseurs. La sienne en compte près de 2000. 

Paul Brevetti remporte le prix Big start-up 2024. A ses côtés (de gauche à droite) Alexandre Vallat, Marc Chassaubéné, Emilie Legoff et Lucie Texier. Crédit photo: Justine Magand

Aujourd’hui, bien que certaines start-up, comme Hello CSE, choisissent de se passer de levées de fonds, de nombreuses continuent d’y recourir : « 25 millions d’euros ont aussi été levés depuis janvier dans différents secteurs comme la santé », a ainsi pris soin de préciser Emilie Legoff, co-présidente de la French Tech Lyon Saint-Etienne. 

De quoi, au diapason du ciel bleu dégagé qui clôturait l’événement, encourager les entrepreneurs, même dans la tempête, à toujours anticiper le retour des éclaircies par-delà les nuages.

La French Tech Saint Etienne publie le premier panorama DeepTech du territoire

Crédit Image à la Une : Justine Magand