Le télescope spatial James Webb (JWST), fruit de la collaboration entre la NASA et l’ESA, vient de réaliser un exploit technologique en capturant les premiers spectres de galaxies de très faible masse moins d’un milliard d’années après le Big Bang. Cette réalisation a été rendue possible grâce à la combinaison unique de la sensibilité du JWST et de l’effet de lentille gravitationnelle de l’amas Abell 2744, où les galaxies proches agissent comme des loupes cosmiques, déformant l’espace et amplifiant la lumière des galaxies d’arrière-plan.
Le secret des galaxies de faible masse
L’équipe internationale derrière cette étude, incluant des chercheurs de l’Institut d’Astrophysique de Paris (Sorbonne Université / CNRS), a réussi à percer ce mystère grâce à l’observations spectroscopique de galaxies de très faible masse pendant la période de réionisation. Les résultats ont indiqué que les petites galaxies jouent un rôle central dans la réionisation de l’univers, une phase cruciale survenue environ 500 à 900 millions d’années après le Big Bang, marquant la transformation de l’hydrogène neutre en gaz ionisé.
Les petites galaxies : héroïnes méconnues de la réionisation cosmique
Le chercheur Hakim Atek, astrophysicien à Sorbonne Université et chercheur à l’Institut d’astrophysique de Paris, explique que ces observations révèlent que les petites galaxies étaient environ cent fois plus nombreuses que les galaxies massives pendant cette période. De plus, elles ont produit un flux de photons ionisants dépassant de quatre fois les valeurs habituellement supposées, suggérant que leur contribution à la réionisation a été significative. Les chercheurs envisagent désormais d’étendre cette étude à une plus grande échelle pour confirmer la représentativité de ces observations dans la distribution moyenne des galaxies dans l’univers. Au-delà de la réionisation, ces observations sont cruciales pour comprendre la formation des premières galaxies, qui constitueront nos galaxies actuelles plus de 12 milliards d’années plus tard.
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