Une start-up du H7 sur le grill de l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’

Une start-up du H7 sur le grill de l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’

Anthony Tabuyo et Jovien Chappex sont les fondateurs de Urgentime, la solution de vidéo-régulation la plus utilisée au monde. Lancée en 2019 à Paris, l’équipe est depuis peu basée au H7, accélérateur phare de l’innovation lyonnaise. Leur succès fulgurant ces deux dernières années leur a ouvert les portes de l’émission tech ‘Qui veut être mon associé ?’ sur M6. À quelques heures de la diffusion, il ont accordé une entrevue à CScience.

Jovien, Anthony, vous avez pitché Urgentime devant le jury de ‘Qui veut être mon associé ?’ en moins de trois minutes. Pour CScience, présentez-nous Urgentime en une minute.

Jovien : C’est parti !

Urgentime permet de modifier le diagnostic médical dans 75% des cas. Crédit image : Urgentime

Anthony : Urgentime, c’est la conviction qu’en donnant des yeux à nos héros du quotidien, on va pouvoir impacter un milliard de vies. Concrètement, c’est une solution de vidéo-régulation pour les centres d’appels lancée en 2019. Elle permet de transférer instantanément un appel téléphonique en appel vidéo. Elle est gratuite et accessible en ligne, sans télécharger d’application.

Jovien : C’est surtout la solution la plus utilisée au monde pour la régulation médicale – un quart du SAMU en France, un tiers en Suisse et un tiers aux États-Unis avec le 911. En termes de chiffres, Urgentime permet de sauver des vies lors d’un appel sur dix et change le diagnostic médical dans 75% des cas. Elle est également utilisée par les services clients des entreprises privés.

« C’est surtout la solution la plus utilisée au monde pour la régulation médicale – un quart du SAMU en France, un tiers en Suisse et un tiers aux États-Unis avec le 911. »

– Jovien Chappex, co-fondateur de Urgentime

Comment est née cette idée ?

Anthony : Pour la petite histoire, j’ai été violemment renversé par une voiture en 2013. J’avais vingt-deux ans, et j’ai frôlé la paralysie à vie. Quand les pompiers sont arrivés, l’un d’eux m’a dit en me voyant au sol : « Je suis pompier, pas médecin… Si on avait pu voir votre état avant de venir, on aurait pris le matériel approprié ! ». Il m’a annoncé que j’avais une chance sur deux d’être paralysé à vie.

Ce jour-là, je m’en suis ‘bien sorti’. J’ai fait sept ans de rééducation avec interdiction de sport totale, mais je me suis dit qu’il fallait trouver une solution qui pourrait potentiellement sauver des vies dans ces situations d’urgence. C’est comme ça qu’est née Urgentime, quelques années plus tard, après ma rencontre avec Jovien qui étudiait à l’École 42 à Paris. Depuis, ça me rappelle tous les jours pourquoi je fais ce que je fais !

« Pour la petite histoire, j’ai été violemment renversé par une voiture en 2013. J’avais vingt-deux ans, et j’ai frôlé la paralysie à vie. »

– Anthony Tabuyo, co-fondateur de Urgentime

Mercredi 24 janvier, on vous retrouve à 21h dans ‘Qui veut être mon associé ?’ sur M6. Pourquoi avez-vous participé à cette émission ?

Jovien et Anthony ont présenté Urgentime devant le jury de l’émission tech de la chaîne M6. Crédit image : M6

Jovien : Déjà, il faut savoir que cette émission, c’est notre match de foot à nous. On la suit tous les mercredis soirs à la télévision, alors c’était un petit peu un rêve pour nous d’y participer ! 

Anthony : On a postulé pour deux raisons. Au début, personne ne croyait en nous. Xavier Niel lui-même nous avait dit que ça ne marcherait pas. On a travaillé dans l’ombre pendant de longues années, et quand notre solution a commencé à faire ses preuves, on s’est mis à chercher de la visibilité ! La candidature tombait à pic. L’autre raison est qu’il nous fallait un mentor, car on a fait beaucoup de bêtises (rires)…Et puis, pourquoi pas quelques financements. Mais un mentor, ça change la vie, et je préfère cent fois avoir un bon conseil au bon moment que de l’argent.

3 mots pour décrire votre expérience sur l’émission tech phare de M6 ?

Jovien : C’était intense. On a tourné notre passage de 5h45 à 11h30 et on a à peine eu le temps de prendre un café ! On n’a même pas pu aller voir des amis qui étaient venus nous voir. Finalement, on n’a pas été impressionnés par le plateau, mais plutôt par toute la machine qu’il y a autour. Pour moi, le contexte était très intense et c’était pas simple de rester naturel.

Anthony : Moi je dirais incroyable. J’ai l’habitude de faire mes concours dans le métro parce que j’ai découvert que moins je soigne ma candidature, plus ça marche. Et celle-ci n’a pas échappé à la règle – elle était même un peu nonchalante. Alors quand on nous a rappelé il y a six mois, on n’y croyait pas !

Jovien : Et je rajouterais reconnaissant. On est tous les deux très reconnaissants de la bienveillance des équipes de M6 malgré la pression de leur côté. On est vite monté en niveau grâce à eux !

Qu’est-ce que vous avez appris pendant cette émission ?

Jovien : Je crois qu’on voit souvent la télévision comme quelque chose d’extraordinaire ou d’inaccessible, mais en réalité ce sont des gens comme nous ! Tout le monde peut avoir sa chance. J’ai l’impression qu’on a monté la plus grande marche de l’escalier alors maintenant, plus rien ne nous fait peur.

« J’ai l’impression qu’on a monté la plus grande marche de l’escalier alors maintenant, plus rien ne nous fait peur. »

– Jovien Chappex, co-fondateur de Urgentime

Quelles difficultés avez-vous rencontré ?

Selon les fondateurs d’Urgentime, l’expérience sur M6 était ‘intense’ et ‘incroyable’. Crédit image : M6

Anthony : Il y a eu un moment particulièrement marquant. Avant de passer sur le plateau, on enregistrait des prises de vue sur l’ouverture de la porte et soudain, le technicien nous dit : « C’est à vous maintenant ! ». J’ai explosé de rire, pensant que c’était une blague… Mais il a lancé un décompte de dix secondes et on a compris qu’il ne rigolait pas du tout. On a pris de grandes inspirations et avec le pic de dopamine, on a fait le meilleur pitch de notre vie !

Qui était le plus stressé ?

Anthony : Jovien !

Jovien : Oui je crois que c’était moi. Pour l’anecdote, j’ai été incapable de repasser ma chemise la veille. On répétait notre pitch, et j’étais bloqué ! J’ai dû demander à Anthony de la repasser à ma place… Forcément, il est habitué à pitcher alors c’était plus simple pour lui.

Anthony : Personnellement, j’ai été fier de l’attitude de Jovien sur le plateau. 

Jovien : Et puis Anthony a trop géré comme d’habitude.

Qu’est-ce que ce passage dans l’émission signifie pour Urgentime ?

Anthony : Pour moi, il y a un ‘avant’ et un ‘après’ d’un point de vue notoriété. On prévoit deux millions de téléspectateurs le soir-même, puis dix millions en totalisant le replay et les réseaux sociaux. Une agence de communication nous a demandé si on était prêt à animer une communauté. La réponse est oui.

Avec la nouvelle vague de personnes qui va nous suivre, on va animer quotidiennement nos comptes personnels. L’aide d’Amélie, responsable de la communication, sera primordiale. Ça nous permettra de faire trois choses : montrer par l’exemple qu’il est possible réaliser un projet qui a de l’impact, inviter chaque personne qui le souhaite à prendre part à ce projet, et accompagner tout ceux qui veulent fonder des entreprises innovantes.

Jovien : Moi je vais lancer la chaîne ‘Jojo Décrypte’ (rires). Plus sérieusement, j’aimerais vraiment décrypter tout ce qui se passe dans le monde de la tech pour le vulgariser au plus grand nombre. C’est déjà un peu le cas sur mon compte Instagram d’ailleurs…

« Pour moi, il y a un ‘avant’ et un ‘après’ d’un point de vue notoriété. On prévoit deux millions de téléspectateurs le soir-même, puis dix millions en totalisant le replay et les réseaux sociaux. […] Avec la nouvelle vague de personnes qui va nous suivre, on va animer quotidiennement nos comptes personnels.  »

– Anthony Tabuyo, co-fondateur de Urgentime

La petite équipe d’Urgentime va s’agrandir en 2024. Crédit image : Urgentime

Après avoir lancé votre solution à Paris, vous vous êtes installés à Lyon. Pourquoi ce choix ?

Anthony : La gastronomie ! Non, en réalité, c’est la qualité de vie. Jovien vient de Haute-Savoie et après avoir fait ses études à Paris, il voulait retourner dans une ville plus petite. Comme c’est un grand skieur, et que Paris reste accessible rapidement depuis Lyon, on a choisi de s’y installer en mai dernier. Et puis la question s’est posée parce qu’on souhaitait agrandir notre équipe. Une fois qu’on commence le recrutement, c’est difficile de déménager.

Jovien : Et on adore être au H7 ! Les résidents commencent à nous connaitre et nous partagent leur retour d’expérience quand ils ont été amené à utiliser Urgentime dans leur vie personnelle. Ça nous nourrit beaucoup ! 

D’ailleurs, avez vous des clients dans la région ? 

Anthony : On a des contrats avec plusieurs SAMU départementaux (Ardèche, Savoie, Rhône). On cultive une très bonne entente avec le SAMU de Lyon, qui nous a confié dernièrement que si on leur enlevait Urgentime, il y aurait une émeute ! Je crois qu’ils se sont habitués au confort d’avoir un visuel avant d’intervenir, c’est un véritable changement de paradigme. Grâce à eux, notre solution sera citée prochainement dans une grande étude clinique européenne. Pour notre secteur, c’est le top feu vert !

La région est-elle porteuse pour l’entrepreneuriat ?

Anthony : Je trouve que l’Auvergne-Rhône-Alpes est un terrain fertile pour entreprendre. Il existe beaucoup d’aides et d’infrastructures. Paris est souvent vue comme la meilleure cour de récréation, mais je crois qu’en AURA, c’est plus facile de trouver des opportunités. On se noie dans la masse dans la capitale, ici l’écosystème est plus restreint mais tout aussi dynamique. Et puis les personnes nous connaissent mieux et elles veulent nous aider ! En tout cas, ça bouge plus pour nous à Lyon.

« Je trouve que l’Auvergne-Rhône-Alpes est un terrain fertile pour entreprendre. Il existe beaucoup d’aides et d’infrastructures. […] On se noie dans la masse dans la capitale, ici l’écosystème est plus restreint mais tout aussi dynamique. »

– Anthony Tabuyo, co-fondateur de Urgentime

Un petit mot pour la fin ?

Anthony et Jovien se considèrent comme des “âmes soeurs professionnelles”. Crédit photo : H7

Jovien : Je voudrais juste parler de notre relation à nous deux. Parce qu’en-dehors de créer un projet qui a du sens, je crois qu’on a réussi parce qu’on était deux. On a eu quelques années difficiles, et avoir quelqu’un sur qui compter, ça change tout ! Je suis admiratif des solo-preneurs sur ce coup.

Anthony : Je suis complètement d’accord. Jovien, j’aime bien dire que c’est mon âme soeur professionnelle. Même si on a eu des années compliquées, la récompense est tellement belle que je suis prêt à recommencer ! J’adore l’entrepreneuriat qui a du sens et je sais que toute notre vie, on va créer des entreprises à impact ensemble. D’ailleurs, la prochaine sera une solution technologique dans l’agriculture permettant de créer de la nourriture saine de manière responsable partout dans le monde, et on réfléchit déjà à la troisième…

Jovien : On n’en dira pas plus ! En tout cas, on a hâte de passer à la télévision. On ne sait pas quelle belle histoire l’émission va raconter, ce sera aussi une surprise pour nous. Alors, rendez-vous demain à 21h !

Crédit Image à la Une : Urgentime