À travers sa série d’illustrations « Le monde d’après », le photographe Stéphane Sélo imagine la ville de Lyon dans un univers après l’apocalypse grâce à l’intelligence artificielle. Il raconte à CScience les origines de son oeuvre.
Stéphane Sélo est informaticien et photographe depuis près de dix ans. Installé à Massieux, dans la région lyonnaise, il a récemment publié une série d’illustrations représentant la ville de Lyon dans un monde post-apocalyptique. Son secret : allier l’art de la photographie à la puissance de l’intelligence artificielle.
« J’ai commencé de manière autodidacte, puis je me suis inscrit à un club photo pour me former », indique l’artiste. Progressant rapidement, il quitte le club et passe des formations avec des grands photographes spécialistes de l’architecture.
« Je me suis formé auprès d’Antonio Gaudencio qui m’a amené à atteindre le niveau que je voulais avoir. Aujourd’hui, c’est devenu un ami et je l’assiste sur un parcours de formation en photographie pour une centaine de personnes, à Lyon », se réjouit le photographe. Il participe à des salons et des expositions, se crée un statut professionnel et vend ses photographies à différentes entreprises.
« Je me suis formé auprès d’Antonio Gaudencio qui m’a amené à atteindre le niveau que je voulais avoir. »
— Stéphane Sélo, photographe
Lyon dans Le monde d’après
Récemment, Stéphane Sélo s’est initié à l’intelligence artificielle. Pour cela, il utilise Leonardo AI, une plateforme permettant de générer des images grâce à l’intelligence artificielle. Les images générées par le logiciel sont ensuite retravaillées avec la suite Adobe, « principalement Lightroom et Photoshop », précise l’artiste. Sa série Le monde d’après est sa toute première création réalisée en partie avec un outil d’IA.
Démarrée peu avant Noël, il continue de l’alimenter sur Facebook, Instagram et Flickr. « J’ai découvert l’IA pendant le confinement. Je sortais beaucoup moins pour faire des photos et j’ai voulu voir ce que ça pouvait me permettre d’obtenir par rapport à mes photos existantes », indique-t-il.
« J’ai découvert l’IA pendant le confinement. Je sortais beaucoup moins pour faire des photos et j’ai voulu voir ce que ça pouvait me permettre d’obtenir par rapport à mes photos existantes. »
— Stéphane Sélo, photographe
À l’époque, il observe un pair photographe qui crée des photos avec cet univers sur diverses villes de France sans utiliser l’IA. « Moi, je voulais voir à partir de mes photos ce que je pouvais recréer. C’est quelque chose que j’aurais pu faire à la main mais qui me prendrait plusieurs semaines, alors qu’ici je peux créer cet univers-là en 30 secondes ». Il mentionne néanmoins le travail de traitement post génération de l’image, environ trois heures supplémentaires en fonction des défauts et de l’univers recherché.
Quant à sa méthode pour prompter, Stéphane Solé déclare s’être autoformé : « J’ai testé et appris petit à petit. Je n’ai pas encore une connaissance pointu du prompting car je démarre tout juste ».
« Moi, je voulais voir à partir de mes photos ce que je pouvais recréer. C’est quelque chose que j’aurais pu faire à la main mais qui me prendrais plusieurs semaines, alors qu’ici je peux créer cet univers-là en 30 secondes. »
— Stéphane Sélo, photographe
L’artiste a également publié une série sur la ville de Valence en Espagne avec sa série Futurista Valencia. « J’ai choisi cette ville pour sa Cité des arts et des sciences. C’est un bâtiment qui a déjà une architecture un peu futuriste. D’ailleurs, il a été construit par le même architecte de la gare oiseau de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry. »
Quant à son choix de la ville de Lyon, le photographe explique s’est inspiré d’un bâtiment emblématique – et polémique – de la capitale des gaules. « Le musée des confluences a été mon mode de test et de formation. »
Travaillant à proximité, l’artiste pouvait s’y rendre régulièrement pour s’aguerrir dans sa passion . « Et puis, comme j’avais des photos de plusieurs bâtiments de Lyon, je me suis dit, ‘aller, on va continuer, passons à Fourvière, Saint-Jean, l’auditorium, etc.’ », se souvient l’artiste.
« Le musée des confluences a été mon mode de test et de formation. »
— Stéphane Sélo, photographe
« C’est comme s’il avait quitté la terre et que la nature avait repris ses droits »
Stéphane Sélo poursuit son oeuvre avec une nouvelle série d’illustrations sortie le 12 février dernier : CyberLyon. « Dans l’univers de la série Le monde d’après, on ne voit pas d’humain. C’est comme s’il avait quitté la terre et que la nature avait repris ses droits. Je suis en train de créer une suite où cette fois-ci l’humain est présent, dans un univers plutôt orienté vers la science-fiction. J’ai déjà publié quelques images sur cette série où l’humain est représenté de manière robotisée et humanoïde. »
Interrogé sur la possibilité de devenir photographe à temps plein, Stéphane Sélo reste prudent. « C’est quelque chose que j’aimerais faire mais je voudrais que ça reste une passion, sans que ça devienne une obligation ou une source de stress. Pour y arriver, il faudra probablement que j’élargisse ma palette », conclut-il.
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Crédit Image à la Une : Stéphane Sélo