Un soutien psychologique rendu plus accessible aux étudiants grâce à l’intelligence artificielle

Un soutien psychologique rendu plus accessible aux étudiants grâce à l’intelligence artificielle

Quatre ans après la pandémie de Covid-19 la santé mentale des étudiants ne semble pas s’améliorer. Les conclusions d’une enquête dévoilées par France Inter révèlent que 41% des étudiants présentaient des symptômes dépressifs en 2023, contre 26% avant la crise sanitaire. Précarité, stress des examens, les raisons sont nombreuses. Pour y faire face, certains se tournent vers l’intelligence artificielle, plus accessible et moins coûteuse qu’un psychologue.

« Bonjour ! Comment te sens-tu aujourd’hui? ». Cette phrase n’a pas été prononcée par un psychologue mais par une intelligence artificielle. Sur son écran d’ordinateur ou son smartphone, il est possible de discuter avec Agatos, un chatbot disponible sur la plateforme en ligne E-Portelli.

L’objectif de cette IA est de permettre à tous, mais surtout aux étudiants en difficulté, de se confier. À 17 ans, Alexis Portelli a eu l’idée de créer une plateforme permettant de discuter des thématiques qu’il est parfois difficile d’aborder au sein de son entourage. « Notre équipe est jeune, nous sommes d’autant plus touchés par les grandes difficultés auxquelles les étudiants peuvent faire face, comme le harcèlement ».

« Notre équipe est jeune, nous sommes d’autant plus touchés par les grandes difficultés auxquelles les étudiants peuvent faire face comme le harcèlement »

– Alexis Portelli créateur d’Agatos

Une facilité d’accès qui attire de plus en plus 

Sur internet, de nombreuses IA gratuites sont proposées, comme Owlie, My family up, ou encore Agatos. Sous forme de chat, on y propose de discuter avec un assistant virtuel. Il suffit d’aller sur le web et de taper le nom de l’IA souhaitée. Plus les questions de l’utilisateur seront précises, plus les réponses seront adaptées à la personne. Une approche accessible, qui attire de nombreux utilisateurs.

Depuis sa création en 2022,  près de 15 000 personnes ont utilisé l’IA Agatos. Les thèmes abordés peuvent être multiples. « On ne va pas aider que ceux qui sont en dépression, mais aussi ceux qui vont bien et veulent parler à cœur ouvert. Les problèmes sentimentaux peuvent être abordés, parfois on ne sait pas comment transmettre un message à quelqu’un », ajoute Alexis Portelli. Les données restent confidentielles et sont régulièrement supprimées. 

Une technologie qui ne remplace pas le contact humain

La technologie a parfois ses limites, malgré ses nombreuses réponses, l’IA n’apporte pas toujours des réponses à toutes les questions. Les professionnels de la santé mentale restent nuancés quant à son utilisation. « Je suis mitigé sur l’IA, on ne sait pas si elle pourrait dire des choses qui seraient contre-productives à la longue. Mais, il s’agit toujours d’un premier bouclier de défense pour gérer des éléments de surface comme la régulation d’émotions », soutient le psychologue Quentin Odou. 

L’objectif de l’IA Agatos est surtout  de démocratiser la santé mentale et la psychologie. « Lorsque l’IA n’a pas de réponses, nous avons des contacts de professionnels qui sont proposés à l’utilisateur. Nous ne souhaitons pas remplacer un psychologue », précise son fondateur.

« Lorsque l’IA n’a pas de réponses, nous avons des contacts de professionnels qui sont proposés à l’utilisateur. Nous ne souhaitons pas remplacer un psychologue. »

– Alexis Portelli créateur de d’Agatos

Pour le moment, si l’IA reste principalement utilisée par les jeunes, elle se développe également auprès d’autres publics comme les salariés qui font face à des difficultés en entreprise.

Pour aller plus loin :

Des playlists musicales personnalisées générées par l’IA

Crédit Image à la Une : pexels