Une start-up lyonnaise veut révolutionner l’investissement immobilier par le sociofinancement

Une start-up lyonnaise veut révolutionner l’investissement immobilier par le sociofinancement

55 000, c’est le nombre d’investisseurs inscrits sur la plateforme participative de financement immobilier La Première Brique depuis son lancement cinq ans plus tôt. Malgré un contexte sectoriel morose, la jeune pousse lyonnaise clôture l’année 2024 avec un record de 77 millions d’euros de collecte, huit recrutements, et toujours 0 % de pertes pour ses clients. La clé ? « Donner la parole aux financeurs et démocratiser l’investissement immobilier » selon son co-fondateur et président Hugo Berthe. Récit.

Rendre l’investissement immobilier accessible dès un euro, c’est l’idée de Thomas Danset et Hugo Berthe, les fondateurs La Première Brique. Cette plateforme digitale fondée en 2019 propose aux particuliers d’investir dans des projets immobiliers de tout type, de toutes tailles, et de partout en France. En cinq ans, 573 projets ont été financés – dont 247 intégralement remboursés – avec un rendement moyen brut de 11,33 %, le hissant parmi les plus hauts taux du marché.

200 millions d’euros collectés en 5 ans

« J’ai cette conviction qu’on devrait tous pouvoir investir dans la pierre sans attendre d’avoir un apport de 50 000 euros », rapporte Hugo Berthe quant à la naissance de La Première Brique.

La plateforme de crowdfunding immobilier propose essentiellement des projets d’achat-revente. Crédit photo : La Première Brique

La plateforme se propose comme un intermédiaire entre des particuliers qui ont une disponibilité d’épargne à partir d’un euro et la volonté de prêter cette épargne à des porteurs de projet professionnels.

Parmi les différentes collectes proposées, on retrouve principalement des projets d’achat-revente, allant d’un petit appartement dans le Var à un ensemble de deux immeubles près de Saint-Etienne. « Un enjeu écologique et local » pour le co-fondateur qui choisit de privilégier les projets de réhabilitation plutôt que d’investir dans le neuf.

« Mon rêve, c’est qu’on ait dix millions d‘investisseurs qui mettent chacun 5 euros dans un projet »

— Hugo Berthe, président et co-fondateur de La Première Brique

Pari gagné, avec le cap significatif des 200 millions d’euros collectés franchit en octobre. Si aujourd’hui, le profil type de l’investisseur sur la plateforme est plutôt citadin, jeune et CSP+ (catégorie socioprofessionnelle privilégiée), les fondateurs souhaitent s’adresser au plus grand nombre. « Mon rêve, c’est qu’on ait dix millions d‘investisseurs qui mettent chacun 5 euros dans un projet » rapporte le co-fondateur de La Première Brique.

Le sociofinancement comme solution

Selon la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), les ventes immobilières baissent depuis mars 2022, avec un repli de 23 % du volume d’actes signés en mars 2024 par rapport à mars 2023. Un contexte de crise qui exige un renouveau, avec des outils technologiques incarné notamment par La Première Brique. « Ce n’est pas la solution, mais une solution parmi d’autres » avance modestement Hugo Berthe, rappelant que comme dans toute crise, la première réponse est de se serrer les coudes.

Aujourd’hui, les « briqueurs » investissent dans environ 14 projets à hauteur de 500 euros par collecte, un moyen pour l’investisseur de diversifier ses risques. « Ce qu’il y a de merveilleux dans le crowdfunding [sociofinancement], c’est de faire rencontrer “Monsieur et Madame tout le monde” avec “Monsieur et Madame tout le monde” sans passer par l’intermédiaire d’une banque » souligne à ce titre Hugo Berthe.

« Ce qu’il y a de merveilleux dans le crowdfunding, c’est de faire rencontrer “Monsieur et Madame tout le monde” avec “Monsieur et Madame tout le monde” sans passer par l’intermédiaire d’une banque »

— Hugo Berthe, président et co-fondateur de La Première Brique

« Même si on aura toujours besoin des banques, je pense que le crowdfunding est une très belle solution pour se financer et s’auto-financer, car on s’autorise pleinement à laisser la parole aux financeurs » nuance Hugo Berthe. Une approche qui porte ses fruits : le projet « La Berge » près de Lyon, dont la collecte s’est ouverte ce jeudi 31 octobre, a récolté en quelques heures 374 000 euros sur les 1 089 000 attendus pour l’acquisition d’un site industriel de 2 536 m² à Meyzieu.

Pour aller plus loin :

Des solutions technologiques en réponse à la crise de l’immobilier

Crédit Image à la Une : La Première Brique