Un scanner lyonnais qui révèle la matière se distingue au CES de Las vegas

Un scanner lyonnais qui révèle la matière se distingue au CES de Las vegas

ABLASCAN, le scanner super intelligent qui identifie les atomes à la vitesse de la lumière, est présenté cette semaine au grand salon annuel des innovations technologiques. Un nouveau produit de la firme Ablatom basée à Villeurbanne et spécialisée dans la microscopie élémentaire.

Un microscope révolutionnaire à portée de main ! C’est ainsi que les responsables d’Ablatom qualifient leur nouvel outil. Issue de l’Institut Lumière Matière (ILM), la startup deeptech dévoile le premier microscope LIBS intelligent capable de révéler la composition atomique des matériaux en quelques millisecondes – de manière fiable et automatique.

Fruit de 15 années de recherche et développement, ce microscope personnalisable et plug and play souhaite démocratiser la technologie laser de pointe, autrefois difficilement accessible, pour répondre aux besoins des laboratoires et des industries tout au long du cycle de vie des matériaux.

Boosté à l’IA, cette innovation accélèrerait et automatiserait considérablement l’analyse chimique des matériaux au niveau microscopique. Sa vitesse dépasserait de 2,5 à 10 fois celle des équipements conventionnels, même sur de grandes surfaces.

Application sur la chimie des métaux

Cette technologie révolutionnaire, qui démocratise la technologie LIBS, autrement dit la spectrométrie sur plasma induit par laser, permettrait de mieux tracer les ressources dans les minerais, de cartographier la distribution du lithium dans les batteries, d’identifier la fragilité des métaux dans les applications nucléaires et d’assurer le contrôle de la qualité des métaux stratégiques dans les flux de déchets recyclés.

Ce nouveau scanner devrait ainsi répondre au besoin d’exploration scientifique des laboratoires dans la découverte et le développement de nouvelles propriétés des matériaux, mais aussi aux besoin des industriels qui cherchent une solution implantable directement sur site et permettant d’éviter certaines étapes d’analyse en laboratoire.

Dans le secteur nucléaire, il devrait permettre de révéler et mettre en évidence la fragilisation des métaux, un enjeu majeur pour assurer notamment la sûreté des installations sur plusieurs décennies et dans les géosciences, il pourrait aussi contribuer à l’exploration de ressources stratégiques comme le lithium ou le cuivre.

Comment ça fonctionne ?

La technologie LIBS est une technique d’analyse entièrement optique qui révèle la composition chimique de tout état de la matière (solide, liquide et gaz) en seulement quelques millisecondes. Son principe consiste à focaliser une impulsion laser très brève afin d’échantillonner une fraction de matière qui va conduire à la formation d’un plasma.

Les spécifications du scanner présenté à Las Vegas reposent sur des algorithmes qui identifient automatiquement les éléments chimiques d’un matériau avec une une grande exactitude, révélant même certaines traces jusqu’alors invisibles. Cette approche automatisée permet de démocratiser l’accès à des analyses de pointe, en éliminant le besoin d’expertise humaine et en réduisant les coûts opérationnels, tout en augmentant la productivité d’analyse.

En seulement quelques minutes, n’importe quel opérateur peut ainsi obtenir un rapport d’analyse incluant une image optique et des images et des teneurs chimiques du matériau. Une manière de maximiser la productivité tout en simplifiant le processus d’analyse. Une petite révolution qui transforme l’analyse chimique en un outil stratégique pour les laboratoires et les industries.

Pour aller plus loin :

Matériaux avancés : une solution pour la décarbonation de l’économie 

Crédit Image à la Une : Ablatom