Santé : Une PME rhodanienne sélectionnée par la Commission européenne pour développer les traitements du futur

Santé : Une PME rhodanienne sélectionnée par la Commission européenne pour développer les traitements du futur

Décollage imminent pour la filière santé de notre région : MGA Technologies va participer à « The Drug Cell », une initiative inédite qui s’inscrit dans le premier projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) Med4Cure. La jeune pousse spécialiste des machines de l’industrie 4.0 donnera vie, aux côtés de huit partenaires, à ce projet ambitieux piloté par l’Établissement Français du Sang. Quelques jours après l’annonce, Stéphane Buttin, directeur commercial à MGA Technologies, revient sur la naissance et l’ambition du projet.

L’innovation française s’apprête une nouvelle fois à rayonner au niveau européen. Dans un communiqué de presse diffusé sur le portail national de la Direction des Entreprises, le gouvernement a annoncé la mise en œuvre de deux grands projets européens dans les domaines de la santé et de l’hydrogène. Et ce ne sont pas moins de sept projets français pour les deux filières qui ont été sélectionnés par la Commission européenne.

Tous s’inscrivent dans le cadre du grand plan national d’investissement France 2030, destiné notamment à rattraper le retard industriel français et à favoriser l’innovation technologique tricolore. Parmi eux, une entreprise innovante de la région Auvergne Rhône-Alpes porte haut l’excellence déjà largement reconnue de notre territoire en matière de santé : MGA Technologies.

Stéphane Buttin est directeur commercial de MGA Technologies depuis 2019. Crédit photo : Stéphane Buttin

MGA Technologies, « leader des solutions de la pharma 4.0 »

« Notre mission à MGA Technologies, sur nos sites de Civrieux d’Azergues et Mably près de Roanne, c’est de donner forme à l’industrie du futur en créant des machines et des instruments innovants » explique Stéphane Buttin. Et pour la thérapie du futur, la PME aujourd’hui en phase de scale-up, semble avoir la voie libre. « On n’a pas de confrères en France avec lesquels on serait en concurrence sur ces sujets-là. On le dit humblement, mais on est clairement le leader des solutions de la pharma 4.0 », constate Stéphane Buttin.

L’entreprise utilise des technologies de rupture telle que l’intelligence artificielle, mais aussi des techniques de robotisation et d’automatisation, au service de ces clients. Le directeur commercial cite notamment la société multinationale Stilla Technologies, implantée en région parisienne. C’est l’équipe roannaise de MGA Technologies qui a développé son produit phare, un instrument de PCR numérique polyvalent baptisé « Nio » – une sorte de test PCR avec une analyse si fine qu’il serait capable de détecter des biomarqueurs cancérigènes. L’entreprise avait indiqué aux responsables de MGA Technologies n’avoir pas trouvé d’autres sociétés en mesure de les aider à développer ce produit.

Travailler sur les traitements de demain

La société MGA Technologies produit des machines sur-mesure pour créer des instruments innovants en santé. Crédit photo : MGA Technologies

Aux côtés de sa filiale MGA MedTech, MGA Technologies fait partie d’un consortium coordonné par l’Établissement Français du Sang (EFS) intitulé « The Drug Cell ». « On avait levé le doigt il y a un certain temps, en 2021, en répondant à un AMI [appel à manifestation d’intérêt] », se souvient Stéphane Buttin. Il raconte avoir imaginé avec le président de l’entreprise Hervé de Malliard une « usine pilote flexible et modulaire pour faire de la bio pharma 4.0 ».  Une idée jugée suffisamment intéressante par la Direction générale des entreprises (DGE) qui les a orienté vers ce PIIEC. « Depuis, on travaille sur un consortium avec EFS à la manette » raconte Stéphane Buttin.

Le consortium a été sélectionné aux côtés du leader mondial des principes actifs pharmaceutiques Euroapi France et de l’entreprise de santé internationale Sanofi pour participer durant les dix prochaines années à ce PIIEC.

« C’est une super nouvelle et une chance inouïe pour nous de participer à ce grand projet européen, pour lequel nous allons pouvoir mobiliser nos compétences et notre expérience au service de la médecine du futur », souligne le directeur commercial de l’entreprise.

« C’est une super nouvelle et une chance inouïe pour nous de participer à ce grand projet européen, pour lequel nous allons pouvoir mobiliser nos compétences et notre expérience au service de la médecine du futur »

– Stéphane Buttin, directeur commercial de MGA Technologies

Concrètement, « The Drug Cell » est une joint venture composée d’acteurs privés et publics en charge de créer des solutions sur-mesure pour la production de médicaments et thérapies de demain. L’objectif du projet est de créer une usine dédiée à la production de machines et d’instruments spécialisés dans la thérapie cellulaire.

« Pour que chaque traitement soit d’une efficacité maximale, il faut l’adapter à chaque patient en produisant des petits lots ciblés », explique le délégué général de MGA Technologies. Selon lui, l’avenir de la santé en Europe passera par la médecine régénératrice, les nouvelles thérapies de la médecine personnalisée et l’immunothérapie. Des méthodes à la pointe de l’innovation qui pourraient permettre de soigner des maladies rares et incurables, comme certains cancers. « C’est très prometteur pour la santé de demain », insiste Stéphane Buttin.

Construire une filière industrielle innovante et souveraine sur notre territoire

L’ambition de « The Drug Cell » est aussi de représenter l’innovation régionale et nationale. « Ce projet représente un excellent signal pour la France et nous permet de nous positionner pour les technologies en santé de demain » constate Stéphane Buttin. Il rappelle qu’aujourd’hui, la production de ces médicaments très personnalisés reste coûteuse et peu accessible. « Le but du projet est d’être révolutionnaire, avec un impact fort sur l’accès aux soins pour les Français », souligne-t-il.

Pour Hervé de Malliard, président de MGA Technologies et grand ambassadeur de l’industrie française, c’est une véritable fierté de représenter l’innovation industrielle tricolore. Stéphane Buttin abonde dans son sens : « En tant que pilier de La French Fab [label français], on est fiers d’être partie prenante de ces innovations. On travaille et on avance avec beaucoup de passion chez nous pour ces sujets-là ». D’ailleurs, tous deux confient leur souhait d’implanter cette nouvelle usine 4.0 dans la région.

« En tant que pilier de La French Fab, on est fiers d’être partie prenante de ces innovations. On travaille et on avance avec beaucoup de passion chez nous pour ces sujets-là »

– Stéphane Buttin, directeur commercial de MGA Technologies

Global Industrie : « La French Fab incarne une industrie durable, responsable et engagée »

Ce « super-projet »  mobilisera pas moins de 13 entreprises opérant dans un ou plusieurs États membres, soit environ 6 000 emplois directs et indirects. Un impact conséquent pour le marché de l’emploi et l’économie européenne. « Côté MGA Technologies , le projet représente une équipe de 135 personnes sur quatre sites, majoritairement à Civrieux-d’Azergues et à Mably, et on va très vite passer à 150 d’ici la fin de l’année », précise Stéphane Buttin. Un milliard d’euros de fonds publics seront investis par plusieurs États membres dont la France, catalysant ainsi près de 6 milliards d’euros d’investissements privés.

Pour connaître les traitements de demain, il faudra néanmoins s’armer de patience : Le grand projet européen sera entièrement achevé en 2036. La prochaine étape se concrétisera en septembre 2024, avec la signature du contrat de soutien de l’Etat et de la Commission Européenne pour l’incorporation de « The Drug Cell » au PIIEC Med4Cure.

Pour aller plus loin :

Le développement de solutions de pointe pour diagnostiquer et traiter les cancers

Crédit Image à la Une : The Drug Cell, MGA Technologies