Aujourd’hui, la QSE (Qualité, Sécurité, Environnement) revêt une grande importance stratégique pour les entreprises. Elle permet de gérer des dimensions essentielles à leur bon développement. Toutefois, la prévention des risques n’est pas toujours évidente. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises se tournent vers la réalité virtuelle (VR) pour répondre aux mieux aux enjeux de sécurité et diminuer les risques d’accidents de travail.
Imaginez vous travailler dans une entreprise spécialisée dans la maintenance industrielle, vous devez intervenir régulièrement sur une machine complexe et dangereuse. Entre diagnostics de pannes et manipulation de pièces délicates, difficile de tout maîtriser. Vous faites une erreur en manipulant une pièce? Pas de panique, vous êtes dans un environnement virtuel, où chaque erreur est une opportunité d’apprentissage, sans conséquences réelles. C’est ce qu’offre la réalité virtuelle à de nombreuses entreprises, permettant ainsi de diminuer les risques d’accident grâce à des formations préventives.
Une mémorisation plus facile
La répétition est un aspect crucial de la maîtrise d’une compétence, toutefois cette dernière peut vite devenir redondante lorsque l’on est assis sur une chaise à écouter un formateur ou à visualiser une vidéo. La formation immersive offerte par la réalité virtuelle permet à l’apprenant de se familiariser et de retenir plus facilement le process d’une entreprise.
« Aujourd’hui, on ne veut plus simplement lire ou voir pour apprendre, on veut faire. Lorsqu’on regarde une vidéo, on subit une information, avec la VR quand on aime le parcours, on retient davantage. Il y a 75% de rétention d’informations quand on l’a subi », explique Kevin Soler, CEO de Virteem. L’apprentissage des formés peut ainsi être jusqu’à quatre fois plus rapide qu’une formation classique.
« Aujourd’hui, on ne veut plus simplement lire ou voir pour apprendre, on veut faire. Lorsqu’on regarde une vidéo, on subit une information, avec la VR quand on aime le parcours, on retient davantage. Il y a 75% de rétention d’informations quand on l’a subi »
– Kevin Soler, CEO de Virteem
Le côté interactif joue également beaucoup sur la mémorisation de l’apprenant, qui peut s’exercer à l’infini. Il peut ainsi refaire le module de formation, jusqu’à maîtriser totalement ses gestes. «Avec la VR, on peut rester le temps souhaité, il n’y a pas la frustration que l’on peut parfois rencontrer en formation », ajoute Kevin Soler. Ces répétitions permettent également de développer la confiance des apprenants, qui sont plus à l’aise pour appliquer une nouvelle compétence dans la réalité.
Un réalisme pour prévenir des risques
Le côté virtuel permet de recréer toutes sortes de conditions adaptées à l’activité de l’entreprise. Un réalisme nécessaire pour prévenir des risques . « 85% de ce que nous reproduisons dans le module est fait en vrai », précise Kevin Soler, CEO de Virteem. Une adaptabilité qui dépend simplement d’une programmation à effectuer.
« Avant, pour la sécurité, un PowerPoint était utilisé, mais maintenant c’est terminé. Nous rendons la chose plus ludique en reproduisant un chantier en 3D, ce qui permet aux collaborateurs de se déplacer et de trouver eux-mêmes les risques »
– Kevin Soler, CEO de Virteem
Il est possible de reproduire un accident, des problèmes à résoudre pour un technicien, sans endommager l’équipement utilisé. Les collaborateurs peuvent ainsi être formés en toute sécurité et être mieux préparés. « Avant, pour la sécurité, un PowerPoint était utilisé, mais maintenant c’est terminé. Nous rendons la chose plus ludique en reproduisant un chantier en 3D, ce qui permet aux collaborateurs de se déplacer et de trouver eux-mêmes les risques », ajoute Kevin Soler. Un outil efficace qui diviserait par deux les accidents de travail.
Une accessibilité encore limitée
Cependant, bien que la VR offre de nombreuses opportunités pour les entreprises, son coût peut constituer un véritable frein. « Sur dix apprenants, vous devez avoir au minimum cinq casques, le prix d’un mensuellement c’est 500 euros par mois. Tout le monde n’est pas réceptif à ce type de prestation », explique Martin Faucher, consultant en management humain, spécialisé dans la santé-sécurité et le bien-être au travail.
Mais, l’expert reconnaît que l’utilisation de la VR peut être utile pour certaines formations. « Pour des formations très techniques, c’est intéressant, mais elles restent encore à démocratiser. La question c’est de savoir si le client est prêt à dépenser 500 euros pour en bénéficier », ajoute Martin Faucher.
« Sur dix apprenants, vous devez avoir au minimum cinq casques, le prix d’un mensuellement c’est 500 euros par mois. Tout le monde n’est pas réceptif à ce type de prestation »
– Martin Faucher, consultant en management humain, spécialisé dans la santé-sécurité et le bien-être au travail
Une technologie donc prometteuse qui tend à se démocratiser davantage. Aujourd’hui, l’utilisation d’un casque VR n’est pas forcément obligatoire pour garantir une immersion virtuelle à 360°, il est possible d’utiliser un smartphone ou un ordinateur. L’intégration de la VR dans la formation continue n’est sans doute qu’à ses débuts en termes de développement.
Pour aller plus loin:
Des jeux de VR pour s’épanouir entre collègues et mieux travailler en équipe
Crédit Image à la Une : pexels