Les technologies de l’agrivoltaïsme se développent au profit des agriculteurs

Les technologies de l’agrivoltaïsme se développent au profit des agriculteurs

Sécheresse prolongée, précipitations irrégulières, dégradation des sols… Les changements climatiques n’épargnent pas les agriculteurs. Pour y faire face, l’agrivoltaïsme se renforce de plus en plus. Que ce soit pour réduire les coûts énergétiques ou encore protéger leurs cultures, de nombreuses solutions technologiques se développent au profit des exploitants agricoles.

Avec ses cinq mètres de hauteur et ses grandes poutres en bois, difficile de passer à côté de cette installation qui questionne. Son rôle est pourtant simple, elle produit de l’électricité verte pour l’agriculture grâce à ses panneaux photovoltaïques.

Ce procédé, connu sous le nom d’agrivoltaïsme, consiste à utiliser les surfaces agricoles pour générer de l’électricité tout en continuant ses cultures. Mais son impact ne s’arrête pas là, grâce à un système d’IA, elle protège les plantations. Ce type de technologie n’est qu’un exemple des nombreuses innovations qui émergent dans le domaine de l’agrivoltaïsme. 

Des outils de détection d’image 

Pour faire face aux aléas climatiques, les systèmes intelligents se développent de plus en plus, les données sont utilisées pour protéger les cultures. C’est notamment le cas de la startup greentech SESA (Solar Energy Systems Analytics), qui a lancé son ombrière intelligente, Ecotrack.

Cette dernière repose sur une IA dotée de technologies  de computer vision. « On a un logiciel qui se base sur de l’analyse d’image et des caméras. Il permet de suivre en local et temps réel la couverture nuageuse, mais aussi le stade de croissance de la plante. Ce qui permet de gérer la quantité d’éclairement sur ces dernières », explique Jean-Baptiste Beyssac, fondateur d’Ecotrack.

« On a un logiciel qui se base sur de l’analyse d’image et des caméras. Il permet de suivre en local et temps réel la couverture nuageuse, mais aussi le stade de croissance de la plante. Ce qui permet de gérer la quantité d’éclairement sur ces dernières »

– Jean-Baptiste Beyssac, fondateur d’Ecotrack

En fonction des prévisions météorologiques, les ombrières vont s’orienter différemment pour protéger les cultures. « Quand le panneau est à l’horizontal, le microclimat sous l’ombrière peut rehausser la température », ajoute Jean-Baptiste Beyssac. Ces outils fonctionnent en autonomie avec un pilotage en continu toute l’année. Un avantage conséquent pour les agriculteurs. 

La structure d’Ecotrack est conçue en bois et renforcée par un réseau de câbles. « Le bois résiste très bien dans le temps s’il est correctement mis en avant, la structure en câble diminue l’emprise au sol et peut faire passer la machinerie agricole », précise Jean-Baptiste Beyssac. Un dispositif innovant aussi bien au service de l’environnement que de l’agriculteur. 

Des modèles basés sur la croissances des plantes

SESA n’est pas la seule entreprise à proposer des solutions innovantes pour l’agriculture, d’autres fonctionnent selon les besoins de la plante, c’est le cas de Sun’Agri. « On va désoptimiser la production électrique pour optimiser celle de la plante », souligne Nathanaël Kasriel, directeur adjoint de Sun’Agri.

Cette climate tech basée à Lyon, fonctionne à partir d’algorithmes. « Les panneaux sont en semi-autonomie, on a un réseau de capteurs et de données microclimatiques. On va implanter un pilotage automatique qui va récupérer l’information et envoyer une position optimale aux panneaux en fonction des besoins des plantes », explique Nathanaël Kasriel, directeur adjoint de Sun’Agri. 

« Les panneaux sont en semi-autonomie, on a un réseau de capteurs et de données microclimatiques. On va implanter un pilotage automatique qui va récupérer l’information et envoyer une position optimale aux panneaux en fonction des besoins des plantes »

– Nathanaël Kasriel, directeur adjoint de Sun’Agri

Des données auxquelles peuvent accéder les agriculteurs grâce à une application. « L’agriculteur peut accéder au microclimat, au statut hydrique, le producteur voit les données électriques et nous on peut surveiller ce qui se passe », ajoute Nathanaël Kasriel. 

En cas de conditions climatiques imprévues, l’agriculteur peut également reprendre le pilotage des persiennes. 

Un objectif commun, protéger les cultures 

Si chacune de ces innovations diffèrent dans leur approche, elles partagent un objectif commun: renforcer la protection des cultures face aux défis climatiques, comme la sécheresse et le gel. Outre cette optimisation, il ne faut pas oublier l’intérêt principal des panneaux solaires: la production d’électricité verte. Cette énergie renouvelable peut être utilisée directement pour l’exploitation agricole pour réduire les coûts énergétiques et améliorer l’autonomie des agriculteurs.

Face aux incertitudes climatiques, des projets se développent. « Nous menons un projet pour la culture du blé dans le centre de la France, avec d’autres contraintes. Il devrait voir le jour d’ici l’été 2026 », précise Jean- Baptiste Beyssac, fondateur d’Ecotrack. 

SESA et Sun’Agri ne sont pas les seuls acteurs sur ce marché en pleine croissance. TSE (Total Solar Expert) déploie également des solutions agrivoltaïques adaptées aux grandes cultures ainsi que des ombrières pouvant protéger l’élevage bovin. 

Autant d’initiatives innovantes qui ouvrent la voie à un secteur en pleine expansion et nécessaire aujourd’hui pour répondre aux enjeux environnementaux et énergétiques des exploitations agricoles.

Pour aller plus loin:

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Crédit Image à la Une : SESA