Depuis sa création en 1818, la Fondation Dispensaire Général de Lyon (FDGL) n’a eu qu’un seul objectif: être la plus accessible possible aux personnes démunies ou en situation de handicap. Aujourd’hui, après plus de 200 ans d’existence, elle inaugure l’extension de son centre de santé et d’imagerie de Gerland en gardant le même objectif, mais en misant davantage sur le numérique.
« La lutte contre les inégalités en santé ça passe par la technologie », c’est avec ces mots qu’Estelle Lacassin, directrice générale de la FDGL décrit l’ambition portée par l’institution. Le 26 novembre dernier, la fondation a inauguré une nouvelle aile de son centre de santé et d’imagerie à Gerland. Une extension qui vient s’ajouter aux quatre centres déjà situés dans l’agglomération lyonnaise. Cependant, si elle se distingue par sa nouvelle capacité d’accueil, c’est surtout aussi par son accompagnement numérique, notamment dans le domaine du dentaire mis en place pour renforcer l’accès aux soins des personnes en situation de vulnérabilité.
Une prise en charge spécifique de l’anxiété
Pour de nombreux patients, les consultations dentaires sont souvent synonymes de stress et d’appréhension. Un sentiment que la fondation semble bien avoir compris, puisqu’elle a installé des écrans de télévision dans la plupart des salles. « On a un écran au plafond, pour les patients anxieux. Il peut aussi être source de distraction pour les patients atteints d’autisme », explique Guillaume Jarrigeon, chirurgien-dentiste.
« On a un écran au plafond, pour les patients anxieux. Il peut aussi être source de distraction pour les patients atteints d’autisme »
– Guillaume Jarrigeon, chirurgien-dentiste
Ouverte en mars dernier, une salle dédiée aux personnes handicapées a été spécialement aménagée avec une plateforme adaptée pour accueillir des patients en fauteuil roulant, sans qu’ils aient besoin de se déplacer. Un casque audio peut également être mis à disposition des patients les plus vulnérables. « On ne s’en rend pas toujours compte, mais le son des machines joue un grand rôle dans le stress de certains patients, surtout ceux souffrant d’autisme », ajoute Guillaume Jarrigeon.
Une offre de soins dentaires renforcée par la création de trois nouveaux cabinets, d’un bloc d’implantologie ainsi que deux fauteuils supplémentaires pour l’orthodontie.
De la praticité pour le patient et le professionnel de santé
Les praticiens ont également dû faire face à cette transition numérique, nécessaire pour améliorer l’efficacité des soins. « En orthodontie, on fait les empreintes que numériquement, grâce à une caméra optique. On n’utilise plus la spatule d’empreinte, notre objectif est de faire dans l’omnipratique », explique Guillaume Jarrigeon.
« En orthodontie, on fait les empreintes que numériquement, grâce à une caméra optique. On n’utilise plus la spatule d’empreinte, notre objectif est de faire dans l’omnipratique »
– Guillaume Jarrigeon, chirurgien-dentiste
Une numérisation qui évite l’inconfort du patient, mais facilite aussi le travail du chirurgien. « On a cinq écrans pour avoir un retour direct. On souhaite raccourcir nos plans de traitement, avec une image de qualité pour ça », ajoute Guillaume Jarrigeon. Un équipement qui permet aussi de gagner du temps, au bénéfice tant du patient que du praticien.
Un investissement conséquent
De nombreux dispositifs qui viennent s’ajouter aux autres équipements présents depuis l’ouverture du centre en 2019. En plus d’un important secteur dentaire, le centre propose également des consultations en médecine générale et gynécologie, ainsi que des soins infirmiers et des services d’imagerie médicale.
Pour permettre ces multiples avancées technologiques et rendre la médecine accessible à tous, un investissement conséquent a été réalisé.
« Nous avons fait un investissement de 180 000 euros en équipements et reçu 50 000 euros de dons en dentaire. Notre prochain enjeu c’est de développer une stratégie de mécénat pour bénéficier de davantage de dons et de subventions », explique Estelle Lacassin, directrice générale de la FDGL.
« Nous avons fait un investissement de 180 000 euros en équipements et reçu 50 000 euros de dons en dentaire »
– Estelle Lacassin, directrice générale de la FDGL
Un objectif qui s’inscrit dans un retour aux sources, puisqu’à sa création en 1818, la FDGL bénéficiait principalement de dons et de legs. « On veut devenir un acteur incontournable de la médecine de proximité et de la médecine engagée et solidaire », conclut Estelle Lacassin.
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Crédit Image à la Une : Justine Magand