La blockchain, une solution pour lutter contre l’absentéisme aux urnes?

La blockchain, une solution pour lutter contre l’absentéisme aux urnes?

À la veille des élections législatives prévues ce dimanche 30 juin, des incertitudes subsistent quant au taux de participation au scrutin. Lors des dernières législatives de 2022, plus de 50% des électeurs ne s’étaient pas déplacés jusqu’aux urnes. La technologie du blockchain, proposée par de nombreuses start-up, pourrait aider à réduire l’absentéisme électoral.

« Nous avons besoin de numériser notre démocratie, en instituant un vote électronique qui élargira la participation », déclarait Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale en 2017. Pourtant, sept ans plus tard, le vote électronique n’est toujours pas en place, tandis que l’abstention ne cesse d’augmenter. Près d’un électeur sur deux ne s’est pas rendu aux urnes le dimanche 9 juin lors des dernières élections européennes. 

La blockchain une garantie de sécurité et de traçabilité du scrutin 

La blockchain est une technologie permettant de stocker des données numériques à un coût minime. Cependant, son avantage ne se limite pas à son financement; elle respecte également les principes de décentralisation et de sécurité. La start-up Votelab semble avoir bien compris son intérêt.

Fondée en 2021, Votelab repose sur la plateforme open-source de Civic Power. Elle propose à ses utilisateurs un vote en ligne et sécurisé basé sur la blockchain. Cette dernière, stockée sur les serveurs de ses utilisateurs, est infalsifiable et repose sur un système de cryptographie. La blockchain a été financée par le bitcoin des citoyens.

« Pour qu’un processus échappe au contrôle et à la manipulation de quiconque, la décentralisation est le meilleur outil. Le bitcoin est décentralisé, un spectateur ne peut pas influencer le nombre de bitcoins, seulement spéculer sur le prix »

–  Christophe Camborde, fondateur de Votelab

« Pour qu’un processus échappe au contrôle et à la manipulation de quiconque, la décentralisation est le meilleur outil. Le bitcoin est décentralisé, un spectateur ne peut pas influencer le nombre de bitcoins, seulement spéculer sur le prix », précise Christophe Camborde, fondateur de Votelab.

En raison de la transparence, de l’intégrité et de la vérifiabilité des votes que la blockchain peut offrir, cette solution est portée par de nombreuses start-up telles que V8te, Eligibilis ou encore Voatz. 

Une pratique qui présente encore certaines  limites 

Pour beaucoup de ses défenseurs, le vote numérique permettrait de faire face à l’abstention, en particulier chez les jeunes. En 2022, seulement 16% des 18-24 ans ont voté systématiquement aux élections présidentielles et législatives selon l’Insee. « Nous avons identifié les gens qui ne votent pas. Peut-être que si c’était aussi simple qu’un compte Facebook, les jeunes voteraient. Le support ne convient plus », ajoute Christophe Camborde.

« Nous avons identifié les gens qui ne votent pas. Peut-être que si c’était aussi simple qu’un compte Facebook, les jeunes voteraient. Le support ne convient plus»

–  Christophe Camborde, fondateur de Votelab

Cependant, si le fondateur de la start-up envisage le vote numérique comme un moyen de lutte contre l’abstention des jeunes, il reste réaliste quant aux limites de cette pratique.  À l’heure actuelle, le vote numérique reste surtout plébiscité par les entreprises et les associations.

Pour Christophe Camborde, mettre en place ce vote à distance à une plus grande échelle demeure complexe: « Ce que je fais, je pense que les politiques n’en veulent pas, la force de leur mandat en dépend. Un mandat est donné par la complexité de l’organisation. » Pour le moment, Votelab est accessible aux démocraties de proximité, comme celles mises en place dans une association ou une entreprise. 

Le fondateur de la start-up considère que si le vote en ligne peut aider face à l’absentéisme il n’est ne doit pas être utilisé systématiquement: « Le problème vient surtout du contenu de la politique, et si le vote en ligne renforce l’accessibilité, cela peut aussi vite devenir dangereux. On ne peut pas voter tout le temps et pour tout.» 

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Crédit Image à la Une : pixabay