La première IA au service des enfants dyslexiques est d’origine lyonnaise

La première IA au service des enfants dyslexiques est d’origine lyonnaise

Voilà  plus d’une semaine que les écoliers ont repris le chemin de l’école, pourtant cette rentrée reste synonyme de stress pour beaucoup. En particulier pour les enfants atteints de dyslexie. Pour y faire face, la première IA capable d’améliorer leur lecture a été développée en région lyonnaise. 

Aujourd’hui en France, 4 à 5 % des élèves d’une classe d’âge sont dyslexiques révèle la FFDYS (Fédération Française des Dys). Un chiffre, incertain et souvent négligé qui souligne le manque d’attention accordé à ce trouble. Pourtant, la dyslexie  est à l’origine de nombreux problèmes d’apprentissages, tant chez les enfants que chez les adultes concernés. 

Antoine Auzimour (à gauche) et Baptiste Brejon (à droite) ont fondé  Glaaster en 2023. Crédit photo: Antoine Auzimour

C’est d’ailleurs à partir de son histoire personnelle qu’Antoine Auzimour a décidé, avec Baptiste Brejon, de fonder Glaaster, la première IA capable d’aider à la lecture des enfants atteints de troubles dys: « Je suis dyslexique, et pour moi, les années les plus difficiles ont été la fin du primaire et le début du collège. En continuant mes études, je me suis rendue compte qu’il existait de nombreuses formes de dyslexie, et qu’elles n’étaient pas toutes prises en compte, la classification de ces troubles était très vieillissante ».

L’objectif pour le jeune entrepreneur devint clair: proposer une aide adaptée à chaque forme de trouble. 

L’IA pour s’adapter à chaque enfant 

La dyslexie ne se guérit pas, mais elle peut-être corrigée. Pour s’adapter à chaque enfant, l’IA prend en compte et mémorise les difficultés rencontrées. « L’enfant scanne le texte qu’il doit lire, soit en téléchargeant une version numérique, soit en prenant une photo. Ensuite, l’IA modifie  drastiquement le texte, en changeant la police, la couleur, et, si besoin, en ajoutant des pixels en plus entre les lettres », explique Antoine Auzimour.

« L’IA propose autant de polices qu’il y a d’utilisateurs sur la plateforme »

– Antoine Auzimour cofondateur de Glaaster

Elle permet de proposer de multiples combinaisons, parfois difficiles à trouver sans son aide, ce qui permet d’améliorer la lecture. « L’IA propose autant de polices qu’il y a d’utilisateurs sur la plateforme », ajoute le cofondateur. Les résultats obtenus après les exercices sont progressivement affinés en fonction des précédents pour trouver la meilleure combinaison possible pour chaque enfant. 

Un gain de temps pour les professionnels de santé

Pour développer l’IA un partenariat a été mené avec le laboratoire d’études cognitives de Bron. « Des tests cognitifs sont créés pour évaluer les difficultés que peuvent rencontrer les enfants, ensuite ces données sont transmises à Glaaster pour que l’IA s’adapte aux profils proposés», explique Camille Roullet, doctorante au centre de recherche en neuroscience de Lyon.

Si l’IA aide en premier lieu les enfants, elle apporte aussi un soutien pour les professionnels de santé, souvent dépassés par l’aide aux devoirs. « Le profilage effectué par l’IA devrait permettre de compenser les difficultés et de donner plus de temps aux orthophonistes pour se concentrer sur la remédiation des troubles », ajoute Camille Roullet. Pour le moment cette dernière est encore en phase d’adaptation, les tests sont construits par les chercheurs. L’objectif est de la rendre auto-adaptative et qu’elle se réadapte seule en fonction des temps de lecture des enfants.

« Le profilage effectué par l’IA devrait permettre de compenser les difficultés et de donner plus de temps aux orthophonistes pour se concentrer sur la remédiation des troubles »

– Camille Roullet, doctorante au centre de recherche en neuroscience de Lyon

La dyslexie impacte fortement le quotidien des enfants en particulier à l’école, mais elle peut également affecter la vie des jeunes adultes et des adultes. C’est pourquoi, la start-up lyonnaise souhaite également se déployer auprès du grand public, mais aussi dans les établissements d’enseignement supérieur.

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Crédit Image à la Une : pixabay