L’enquête internationale « AI Workplace Report » de Freshworks révèle que les Français ne souhaitent plus se passer d’IA en entreprise. Bien au contraire. Allié de confiance, gage de promotion ou simple gain de temps, l’intelligence artificielle s’impose doucement comme un indispensable au travail. Décryptage.
92 % des travailleurs souhaitent déléguer une partie de leur journée de travail à l’IA. C’est le résultat d’une nouvelle enquête réalisée par le fournisseur de logiciels d’entreprise Freshworks en décembre dernier auprès de 4 000 employés et dirigeants de diverses fonctions et industries à travers le monde.
Parmi eux, près d’un Français sur deux estime que l’intelligence artificielle leur apporte davantage, et 35 % affirment qu’ils ne pourraient jamais gérer leur charge de travail sans elle. Comment, en l’espace de deux ans, l’IA est devenue un incontournable en entreprise ? En raison, tout d’abord, de sa valeur ajoutée car celle-ci est aujourd’hui quantifiable.
Un soulagement désormais significatif
Selon l’étude, l’intelligence artificielle permet aux entreprises de récolter davantage de bénéfices, et aux employés de se concentrer sur des activités stratégiques qui génèrent plus de résultats. Sur ce dernier point, les Français semblent unanimes. Parmi ceux utilisant déjà l’IA, 99 % déclarent que la technologie leur permet de récupérer du temps dans leur journée de travail.
« 99 % des employés français utilisant déjà l’IA déclarent qu’elle leur permet de récupérer du temps dans leur journée de travail. »
— Étude « AI Workplace Report » de Freshworks
Un temps précieux, réinvesti de trois manières : en étant plus productif (55 %), en effectuant un travail plus créatif ou plus complexe (47 %), ou en encadrant ou mentorant d’autres employés (30 %). En soulageant les employés de certaines tâches répétitives et facilement automatisables, l’intelligence artificielle permet de redonner du sens à son travail, et d’être plus productif. Selon l’étude, plus de la moitié des travailleurs affirment que leurs départements sont plus performants grâce à l’IA.
Une meilleure opinion en France
Selon l’étude AI Workplace Report de Freshworks, 56 % des travailleurs affirment que leurs départements sont plus performants grâce à l’IA. Crédit photo : Sarah Chai
L’année 2024, marquée par la démocratisation des usages de l’intelligence artificielle, a contribué à l’adoption de cette technologie aussi sur le lieu de travail.
Grâce à la quantification concrète des avantages liés à son utilisation, la position vis-à-vis de l’IA a évolué en France : plus d’un tiers des employés français ont déclaré que leur opinion sur l’IA s’était améliorée depuis le début de 2024.
Sur les raisons de ce regain de confiance, les répondants expliquent mieux comprendre l’IA (42 %), qu’elle leur apporte davantage (44 %) et que les outils ont une valeur perceptible (42 %).
L’opinion des chefs d’entreprise semble elle aussi plutôt favorable. 61 % affirment que leurs organisations ont accru leur adoption de l’IA au cours des six derniers mois, et 54 % prévoient d’élargir son utilisation en 2025.
Une demande qui frôle la dépendance
Mais les bénéfices de l’IA au travail vont plus loin encore. Un employé français sur trois affirme avoir déjà obtenu une augmentation de salaire ou une promotion grâce à leur utilisation de l’intelligence artificielle, et 37 % envisageraient de changer d’emploi pour des postes utilisant mieux l’IA.
« Si 2024 est une année d’adoption massive de l’IA, 2025 sera l’année de la maturité des assistants personnels »
— Flavien Chervet, spécialiste de l’intelligence artificielle
Simple assistance ou début de dépendance ? « Si 2024 est une année d’adoption massive de l’IA, 2025 sera l’année de la maturité des assistants personnels » théorisait le spécialiste lyonnais de l’intelligence artificielle Flavien Chervet. L’IA n’a donc pas fini de nous accompagner au quotidien, et les travailleurs l’ont bien compris. Selon l’étude, ils seraient prêts, tous pays confondus, à renoncer à des privilèges comme le télétravail (37 %) ou les fêtes d’entreprise (40 %) pour conserver leur accès à l’IA au travail.
Pour aller plus loin :
Crédit Image à la Une : Matheus Bertelli
