[Fresh Touch] Niveau expert : Appliquer une peinture réflective sur son toit

[Fresh Touch] Niveau expert : Appliquer une peinture réflective sur son toit

C’est l’été. On sait, il fait chaud. Vous êtes à deux doigts d’acheter une clim ? Hold on ! En juillet et en août, CScience vous propose une mini-série sur les alternatives low-tech aux systèmes de climatisation dans votre logement, du niveau facile au niveau expert. Une touche de fraîcheur à retrouver un vendredi sur deux sur CScience. Cette semaine, c’est une « fresh touch » niveau expert, à base de… peinture.

Une peinture réflective, késako ?

Pour ce dernier article sur les alternatives low-tech aux systèmes de climatisation, on passe au cran supérieur. Un niveau expert, car cette solution innovante « Made in France » nécessite l’intervention de spécialistes. La solution « cool roof » (ou toit froid en anglais) est très en vogue depuis quelques années.

La plus connue a la particularité d’utiliser une matière première biosourcée : la poudre de coquille d’huîtres. Et elle est née en Bretagne. C’est l’usine de Kervellerin, dirigée par la docteure en pharmacie Martine Le Lu-Mambrin, qui la produit. Si elle s’adresse avant tout aux professionnels, cette solution low-tech se démocratise aussi pour les logements des particuliers, et son fonctionnement est très simple. Une peinture blanche est pulvérisée sur toute la surface de votre toit pour réfléchir les rayons du soleil et ainsi limiter la montée des températures du logement par le plafond.

L’avis d’un expert en « cool-roof »

La température sur le toit de l’usine MAPEI de Lyon Saint-Vulbas chute de 30 °C après application de leur technologie « cool roof ». Crédit photo : MAPEI France

Ludovic Walster, responsable du développement à MAPEI France, vient nuancer la valeur ajoutée de cette solution low-tech à base de coquilles d’huîtres : « La peinture réflective ne nécessite pas obligatoirement des poudres à base de céramique ou de coquilles d’huîtres, qui peuvent d’ailleurs compliquer la fabrication ».

L’expert reconnaît en revanche l’utilité des peintures blanches appliquées sur les toits, à condition qu’elles résistent aux rayons ultraviolets (UV). Car oui, le soleil est le pire ennemi des matériaux qu’on retrouve sur les grands toits industriels. Il donne l’exemple d’une surface neuve en asphalte : « Au début, c’est tout noir et tout propre, mais au fil des années, les UV vont grignoter le bitume, laissant apparaître des petits cailloux et une couleur grise » explique-t-il.

La peinture proposée par son entreprise, la filiale française du fabricant italien de produits chimiques pour le bâtiment MAPEI, est une finition en polyuréthane aliphatique (qui à l’inverse du polyuréthane aromatique à la composition chimique différente, ne se décomposera pas sous les rayons du soleil) validée par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) pour 25 ans de durée de vie.

« La peinture réflective ne nécessite pas obligatoirement des poudres à base de céramique ou de coquilles d’huîtres, qui peuvent d’ailleurs compliquer la fabrication. »

— Ludovic Walster, responsable du développement à MAPEI France

Elle a notamment été appliquée sur son usine de Lyon Saint-Vulbas, implantée au Parc Industriel de la Plaine de l’Ain. Le résultat est sans appel : le thermomètre enregistre 71,6 °C sans la peinture, et 43,6 °C avec la peinture. Preuve à l’appui.

Efficacité de 0 à 5

Pour mesurer l’efficacité de cette solution low-tech comme alternative à une climatisation électrique, Ludovic Walster donne l’exemple d’une maison individuelle avec un toit plat en béton. « On sentait un rayonnement par le plafond phénoménal, alors que la climatisation tournait à plein pot dans le logement. En appliquant notre peinture, on a gagné 30 degrés sur la surface du toit, et quelques degrés dans la maison ».

« On sentait un rayonnement par le plafond phénoménal, alors que la climatisation tournait à plein pot dans le logement. En appliquant notre peinture, on a gagné 30 degrés sur la surface du toit, et quelques degrés dans la maison. »

— Ludovic Walster, responsable du développement à MAPEI France

Selon un laboratoire accrédité COFRAC, la réflectance solaire s’élève à 90 %, pour une diminution en moyenne de 6 °C des températures, dans les bâtiments qui appliquent une solution « cool roof » à base de coquilles d’huîtres. Ludovic Walster précise néanmoins que l’efficacité dépend de plusieurs facteurs, tels que la taille du bâtiment, ses matériaux, ou encore son inertie thermique. Alors c’est un 4/5 pour cette ultime « fresh touch » low-tech qui, bien qu’elle nécessite l’intervention d’experts, fait une véritable différence dans votre logement.

La Fresh Touch précédente :

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Crédit Image à la Une : MAPEI France