[ÉDITORIAL] : Intelligence artificielle et durabilité ont marqué l’actualité techno de 2024

[ÉDITORIAL] : Intelligence artificielle et durabilité ont marqué l’actualité techno de 2024

La rédaction du magazine CScience, dans son édition française, a publié environ 200 articles en 2024. Ils confirment la place omniprésente et grandissante de l’IA ainsi que le besoin en solutions plus durables. 

La fin d’année est toujours l’occasion des premiers bilans. Alors que l’année 2024 tire sa révérence dans un climat fait d’interrogations et de craintes mêlées, certaines tendances lourdes des transformations technologiques en cours se démarquent déjà à la lumière de la centaine d’articles publiés dans notre magazine ces douze derniers mois.

Une actualité dominée indiscutablement par le déploiement à grande échelle de l’intelligence artificielle, désormais présente dans tous les aspects de nos vies, mais aussi par la prise de conscience des impacts négatifs de la surproduction et de la surconsommation et de la nécessité de voir émerger de nouveaux modèles.

L’IA omniprésente en 2024

A la suite de l’annonce récente faite par OpenAI de l’achèvement de ses nouvelles IA o1 et o3, cette fin d’année interroge un certain nombre d’experts sur l’accélération fulgurante des capacités “raisonnantes” de l’intelligence artificielle en 2024. L’AGI (IA générale), que d’aucuns considèrent être l’IA dotée d’une capacité autonome de raisonnement, serait en passe de s’imposer avec une avance de plusieurs mois, voire de plusieurs années, sur les prédictions les plus réalistes des chercheurs en mathématiques.

La démocratisation et le déploiement de l’IA générative a été le phénomène technologique de loin le plus marquant de ces douze derniers mois. Il bouscule toutes nos certitudes et habitudes et ce dans tous les aspects de nos sociétés. Un phénomène qui s’accélère, donc.

« (…) l’IA continue à provoquer autant de peurs que de doutes et appelle une éthique ainsi qu’une réglementation internationale qui, timidement, tardent à s’imposer. »

Avec des résultats spectaculaires en santé, notamment dans la prévention des cancers et dans la génétique, mais aussi avec des menaces toujours plus grandissantes sur nos démocraties, l’IA continue à provoquer autant de peurs que de doutes et appelle une éthique ainsi qu’une réglementation internationale qui, timidement, tardent à s’imposer. De même, l’adoption de l’IA dans les entreprises ne suit pas la vitesse d’accélération technologique en cours et provoquera immanquablement des tensions grandissantes dans le monde du travail.

Après une forme de réveil, d’effroi ou d’émerveillement en 2024, l’année qui s’en vient devrait être celle d’un recadrage nécessaire et d’un effort redoublé d’adaptation.

S’adapter aux changements

“Adaptation” aussi est devenu le maître-mot sur le plan environnemental et économique en 2024. Loin de l’impératif de réduction de nos modes de consommation et de production, la tendance en cette fin d’année s’inscrit dans la limitation des contraintes environnementales et dans l’acceptation fataliste des effets du réchauffement climatique.

Cependant, l’année qui s’est écoulée nous a fait plus que jamais prendre conscience des risques et des conséquences désastreux des transformations écologiques en cours. Qu’il s’agisse des inondations, des pics de chaleur ou bien encore des incendies majeurs, les effets visibles et dévastateurs des changements climatiques donnent le sentiment d’une accélération incontrôlée des phénomènes.

« Accélération et adaptation vont sans nul doute être plus encore d’actualité en 2025 qu’en 2024. »

Il faut donc poursuivre et amplifier, sans doute à l’échelle européenne compte-tenu de l’état de nos finances publiques, les investissements en recherche et développement dans le secteur du photovoltaïsme, de la géo énergie, du stockage d’énergie et des matériaux durables. De même, les efforts pour rafraîchir nos villes et développer les parcs éponges urbains ne doivent pas ralentir.

Mais nous allons devoir aussi poursuivre la transformation de nos modes de consommation en privilégiant les circuits courts, l’économie circulaire et l’innovation à impact positif.

Accélération et adaptation vont sans nul doute être plus encore d’actualité en 2025 qu’en 2024. Des changements structurels profonds qui appellent plus que jamais une prise de conscience globalisée et une mobilisation à grande échelle. Loin des appels à moins de réglementations et de normes, il va falloir au contraire renforcer notre arsenal réglementaire et lui donner force d’adaptation.

En dépit de certaines pensées obscurantistes à l’oeuvre dans un certain nombre de pays, l’intelligence collective va et doit être sollicitée. Le recours au droit renforcé. Afin d’apporter la prise de recul nécessaire face à l’emballement des mécaniques à l’oeuvre.

Je nous souhaite à toutes et à tous cette prise de recul active en 2025. Que cette nouvelle année vous soit riche en belles aventures de toutes sortes !

Crédit Image à la Une : istock