Digital SummR 2024: L’IA, un levier d’accélération pour les entreprises à maîtriser

Digital SummR 2024: L’IA, un levier d’accélération pour les entreprises à maîtriser

Le jeudi 29 août, le Campus Région du numérique de Lyon a accueilli la 8e édition du Digital Summ’R. Une opportunité unique pour les entreprises de nouer de nouveaux contacts, mais aussi échanger des expériences enrichissantes. CScience a suivi ces temps de rencontres, mettant en lumière l’impact de l’IA sur les entreprises ainsi que ses limites.

Les 35 degrés prévus au thermomètre n’ont pas empêché les 292 inscrits de se rendre à Charbonnières-les-Bains, où se trouve le Campus Région du numérique de Lyon.  Au programme, pas moins de 12 talks répartis tout au long de la journée, avec un  objectif  clair : permettre aux entreprises d’échanger et de dynamiser leurs axes stratégiques en mettant en avant des éléments clés d’innovation tels que l’IA.

L’IA générative beaucoup plus qu’un gain de temps

C’est dans la salle Swarm, à l’atmosphère  intimiste, que s’est tenue la première conférence axée sur l’IA. Là, de nombreux entrepreneurs attendaient, avides de conseils rassurants. En effet, si l’IA parle à beaucoup, son déploiement reste pour le moins complexe. Christophe Bouvard, CTO et co-fondateur de WIKIT, prend soin d’emblée de rappeler la distinction entre IA et IA générative: « L’IA, ce n’est pas qu’un modèle  de langage, ce n’est pas que ChatGPT. »

Marie-Andrée Jolibois et Christophe Bouvard  montrent l’utilisation d’un chatbot au sein d’une entreprise. Crédit photo: Justine Magand

Accompagné par Marie-Andrée Jolibois, responsable produit chez Efalia, les deux experts soulignent l’importance cruciale d’avoir un objectif clair en intégrant l’IA dans son entreprise. « On travaille avec des objectifs, il faut se demander comment grâce à l’IA je vais arriver à y répondre. Elle peut jouer un rôle sur la désirabilité du produit et son impact business », ajoute Marie-Andrée Jolibois.

« On travaille avec des objectifs, il faut se demander comment grâce à l’IA je vais arriver à y répondre. Elle peut jouer un rôle sur la désirabilité du produit et son impact business »

Marie-Andrée Jolibois, responsable produit chez Efalia

Cependant,  les véritables enjeux de l’intégration de l’IA résident dans son autonomie, un réel bénéfice pour l’entreprise. « Il ne s’agit pas seulement de gagner du temps, mais aussi d’effectuer des tâches à forte valeur ajoutée », précise Marie-Andrée Jolibois. Pour expliquer ces propos, Christophe Bouvard ajoute: « On peut poser différentes questions à un chatbot adapté à son entreprise, comme ‘Quelles sont les données personnelles connectées ?’ ou ‘Quel est le RIB de l’entreprise ?’ Cela peut sembler basique, mais ces informations ont un impact à tous les niveaux ».

Allier intelligence humaine et Intelligence Artificielle 

Après une courte pause café, le temps d’échanger sur les différents sujets évoqués, c’est dans la salle de conférence, plus spacieuse, que les différents participants se sont réunis pour évoquer l’équation gagnante du leadership en 2025: l’alliance de l’intelligence artificielle et de l’intelligence  humaine.

« Aujourd’hui, il y a plus de 24% des entreprises pour qui l’IA est une priorité », précise Caroline Bonnard, fondatrice de Business UP Academy, en ouvrant la conférence. Elle souligne par ailleurs les nombreuses capacités de l’IA en tant que leader: collecte de données, reporting, communication interne et externe, ainsi que gestion et suivi de projets. 

Cependant, si l’IA possède de nombreuses qualités, ces dernières ne peuvent s’opérer sans l’apport de l’intelligence humaine. « L’IA générative c’est génial. Elle permet de gagner beaucoup de temps, mais c’est du temps que je vais pouvoir réinvestir dans les intelligences humaines que l’IA ne possède pas, comme l’intelligence collective.»

« L’IA générative c’est génial. Elle permet de gagner beaucoup de temps, mais c’est du temps que je vais pouvoir réinvestir dans les intelligences humaines que l’IA ne possède pas, comme l’intelligence collective.»

Caroline Bonnard, fondatrice de Business UP Academy

À la fin de la conférence, le message est clair pour les nombreux entrepreneurs présents: l’IA est utile, mais pour exercer un leadership véritablement impactant, elle doit être associée à l’intelligence humaine.

Une utilisation qui doit rester contrôlée par l’homme

Les entrepreneurs étaient moins nombreux à se rassembler pour bénéficier des conseils des experts sur les risques de l’IA. Crédit photo: Justine Magand

Si les avantages de l’IA ont été mis en lumière durant la  matinée, le début d’après-midi a sonné comme un rappel à l’ordre pour les différents entrepreneurs beaucoup moins présents dans la salle Swarm. En effet, l’IA ne peut fonctionner efficacement sans intervention humaine, car elle présente bien trop de risques pour l’entreprise. « L’IA est un système qui vise à reproduire ce que l’esprit humain serait capable de faire, mais il y a des sources de risques inhérentes à la technologie elle-même », explique Damien Peschet, CEO d’AKANT. 

Pour limiter ces risques, une supervision humaine est indispensable: « Il faut une transparence, comprendre comment une décision a été prise, et valider les algorithmes. La qualité des données doit aussi être vérifiée, et une modération des propos est nécessaire, s’il y en a pas un minimum l’IA peut dire n’importe quoi. », précise Damien Peschet.  Si l’autonomie de l’IA peut être considérée comme un avantage pour beaucoup, elle présente également des risques, et l’humain peut avoir des difficultés à reprendre le contrôle. « L’être humain ne doit pas être mis de côté»,  ajoute Damien Peschet.

  « Il faut une transparence, comprendre comment une décision a été prise, et valider les algorithmes. La qualité des données doit aussi être vérifiée, et une modération des propos est nécessaire, s’il y en a pas un minimum l’IA peut dire n’importe quoi. »

– Damien Peschet, CEO d’AKANT

À ses côtés, Aloïs Thevenot, CTO de Vaadata, conclut en évoquant  les différents scénarios d’attaques d’IA génératives et les solutions pour y faire face: « Il faut garder une protection et s’assurer que les données soient conformes à ce qui est attendu, garder une maîtrise et limiter le côté automatisé. Une certification peut également rassurer l’écosystème et permet de faire le point  sur les pratiques et méthodes en vigueur ».  

C’est sur un ton positif que la journée s’est par la suite clôturée avec une keynote menée par Naomi Roth, qui a exploré la place de l’humain  dans un futur dominé par l’IA. Une conférence ouvrant ainsi la voie à une réflexion enrichissante sur les nombreuses perspectives que l’IA continue d’offrir dans le secteur de l’entrepreneuriat. 

Pour aller plus loin:

[ÉDITORIAL] : L’adoption de l’IA en entreprises, entre volonté de croissance et manque de confiance

Crédit Image à la Une : Justine Magand